Le Stück est la nouvelle monnaie complémentaire Strasbourgeoise.
 Son nom a été choisi par un groupe de citoyens qui vise un autre projet de société que celui qui nous est proposé. 
Celui-ci est à inventer ensemble, et se base sur un plus grand respect de notre nature humaine en connexion avec notre environnement. 
Le moyen que nous avons choisi pour effectuer cette transformation de société est de se réapproprier l’économie, de remettre l’argent au service de nos valeurs.

En tant que course éperdue, l’argent fait perdre du sens à nos existences. 
En tant qu’objet au service de l’humain, l’argent simplifie les échanges commerciaux, et  lorsqu’ il est utilisé dans un réseau éthique il peut valoriser des pratiques responsables. 

Le mot Stück, en allemand et en dialecte alsacien signifie, une part, un bout, un morceau de quelque chose. Il désigne également une unité de quelque chose.
 L’idée de remettre une partie de l’économie au service de l’humain, et d’utiliser chacune de ses unités dans ce but, désigne ce mot  entre tous pour nommer notre monnaie complémentaire citoyenne.
Nous n’avons pas oublié que lors de la deuxième Guerre Mondiale, le mot « stück », était utilisé à une autre forme d’économie inhumaine et déshumanisante. Toute personne déportée était désignée par les nazis comme un « Stück », ce qui la niait comme être humain.  L’usage du mot « Stück », s’inscrivait dans une politique de la langue typique des régimes totalitaires tendant à la déshumanisation du tiers exclu*. Cet usage de la langue doit nous maintenir en alerte contre les dérives qui sont toujours présentes dans nos sociétés aujourd’hui.

Ainsi, les initiatives porteuses de valeurs tournées vers l’avenir de notre bien commun, comme notre projet de monnaie complémentaire, proposent bien de nous rendre attentif à notre statut de sujet responsable face aux questions économiques.

Le projet réinscrit le sens de  mot  dans celui de son origine. C’est une sorte de restauration du mot, tout comme nous souhaitons une restauration de la place de l’économie dans notre société.

 
* Le travail de référence  par rapport à cette question est le Journal de Victor Klemperer et la synthèse qu’il en fait dans son livre LTI, la langue du IIIème Reich.